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Pavillon Le Contrebandier
Saint-Roch-des-Aulnaies

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Le projet s'inscrit dans le contexte plus large d'un plan directeur pour la municipalité de Saint-Roch-des-Aulnaies, réalisé par Pratte Paysage, en collaboration avec L'Atelier Urbain, Tetratech et RIVE architecture. Le pavillon proposé remplace le pavillon existant portant le même nom, situé à peu près au même endroit, ce dernier datant de l’époque du Festival des contrebandiers de Saint-Roch-des-Aulnaies. Le nom du pavillon fait vraisemblablement référence à la contrebande d’alcool à l’époque de la prohibition. Très peu d’information existe aujourd’hui quant à la contrebande d’alcool à Saint-Roch-des-Aulnaies spécifiquement, mais l’histoire plus générale de la contrebande sur le Fleuve Saint-Laurent est bien documentée. Les contrebandiers se rendaient chercher l’alcool aux Iles Saint-Pierre-et-Miquelon, qui n’étaient pas soumises aux exigences de la prohibition, l’endroit étant reconnu comme étant l’entrepôt d’alcool de toute l’Amérique (https://www.erudit.org/fr/revues/cd/1992-n28-cd1039702/7989ac.pdf). Ils remontaient ensuite le Fleuve Saint-Laurent avec leur cargaison. En approchant des rives, certains faisaient volontairement échouer leur goélette sur la berge (https://www.lesoleil.com/2020/07/27/des-repaires-de-contrebandiers-10864207d5ea0cda9074d0db5fb1762a); L’alcool était immédiatement débarqué et entreposé dans des caches, avant d’être distribué dans la région et même vers les États-Unis par la suite.

Le pavillon proposé s’inspire de cette histoire de la contrebande. Le mouvement d’échouage est ici réinterprété de manière abstraite dans la forme globale de l’intervention. En partie basse, La toiture est parfaitement horizontale et la structure porteuse est parfaitement verticale. En remontant vers le village, la structure s’incline progressivement, autant dans l’axe nord-sud (afin de suivre la topographie montante du site) que dans l’axe est-ouest (légère inclinaison de la structure vers l’ouest), afin d’évoquer le mouvement d’un bateau s’échouant sur la rive. Ce geste architectural permet d’évoquer une particularité de l’histoire locale tout en proposant une intervention résolument contemporaine, évitant un mimétisme simpliste.

Les caches sont aussi réinterprétées avec un petit pavillon de services recouvert de bardeaux de cèdre. Ce pavillon est intégré à même le corps du pavillon principal, et contient tous les espaces servants de la salle communautaire (vestiaires, salles de toilette, conciergerie, cuisinette, et salle mécanique/électrique). Ce volume, relativement opaque, contraste avec la transparence de la salle communautaire et permet ainsi de dégager complètement celle-ci.

 

Du point de vue de l’usager, l’approche du pavillon se fait du village en allant vers le Fleuve. Le pavillon et les aménagements paysagers connexes offrent de multiples possibilités de parcours et d’expériences. Du côté ouest, le trottoir de bois longeant le pavillon permet d’accéder au Fleuve. Ce trottoir donne aussi accès à l’entrée principale du pavillon. La salle communautaire offre une vue complètement dégagée vers le Fleuve et les aménagements paysagers vers l’est et le sud. En se déplaçant depuis la salle communautaire vers la terrasse arrière, l’usager se retrouve progressivement dégagée du sol, le plancher étant au même niveau sur toute la longueur comparativement à la topographie descendante. À l’extrémité se retrouve des gradins, permettant d’apprécier la vue et de pouvoir rejoindre le sol en contrebas. Cette ouverture vers le Fleuve donne au lieu un caractère de vigie.

Au final, l’intervention se veut contemporaine, tout en évoquant l’histoire de la contrebande d’alcool sur le Fleuve Saint-Laurent.

Collaborateurs :

 

Pratte Paysage

L'Atelier Urbain

Tetratech

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